Les tabous du post-partum : que se passe-t-il dans mon corps et dans ma tête après l’accouchement ?
Qu’est-ce que le post-partum ? Que se passe-t-il pendant ce post-partum ? Le corps de la femme après accouchement
Si la grossesse est une période où les femmes sont chouchoutées, encadrées, informées… Lorsqu’arrive le post-accouchement, appelé aussi post-partum, beaucoup se retrouvent perdues.
Une grande partie de ces jeunes mamans n’ont pas eu suffisamment d’informations sur cette période pourtant si particulière. Si certaines ont pu recevoir des conseils sur les soins au bébé ou l’allaitement, les modifications corporelles et le retour au corps d’avant sont souvent peu abordés. Ce manque d’informations est pesant. Il peut engendrer des situations très difficiles à vivre, conduisant à de nombreux questionnements sans réponse et beaucoup d’angoisse.
Nous avons tenu à dédier un article à ces sujets pour découvrir, SANS TABOUS, tout ce qu’il se passe dans le corps après cette grande aventure de la grossesse et de l’accouchement. Un conseil précieux : n’hésitez pas à partager ces informations avec votre conjoint. S’il comprend à son tour tout ce qu’il se passe durant cette période, il pourra vous épauler du mieux possible.
Qu’est-ce que le post-partum ?
Le post-partum désigne la période qui suit l’accouchement. Un peu vague peut-être pour vous !
C’est une période où la fatigue est grande, les émotions fortes, les hormones chamboulées, et tant d’autres choses… C’est donc aussi bien au niveau physique qu’au niveau psychologique que vous ressentirez ces déséquilibres. Le post-partum sera plus ou moins long chez les unes ou chez les autres. Au niveau psychologique, il peut s’étendre sur une période allant jusqu’à 2 ans.
Au niveau du corps, vous avez souvent entendu dire « 9 mois pour faire, 9 mois pour défaire ». C’est assez vrai ! Il vous faudra donc prendre soin de vous et faire preuve de patience pour retrouver votre corps à peu près comme avant.
D’autres descriptions du post-partum parlent du « concept de 4ème trimestre de la grossesse », ou encore de la période des « 40 jours ». Il est vrai que le premier mois de bébé est une période compliquée pour chaque maman (le retour à la maison, l’adaptation à de nouveaux rythmes, les nombreux soins pour bébé…).
Quoi qu’il en soit, chacune d’entre vous va le vivre à sa façon, il est donc très difficile de donner une durée à cette période post-accouchement.
Une chose est sûre, il est important d’être accompagnée pendant cette période et ce, dès votre sortie de la maternité. Vous pouvez solliciter le passage d’une sage-femme libérale qui pourra assurer les soins médicaux, vous conseiller pour l’allaitement et répondre à toutes vos questions.
Que se passe-t-il pendant ce post-partum ?
Les saignements post-accouchement ou lochies
Au début très rouges et relativement abondants et pouvant contenir de petits caillots, vos saignements vont progressivement devenir plus clairs et faibles. Si au début, il est plus simple d’utiliser de grosses protections spéciales post accouchement ainsi que des culottes jetables, vous pourrez au bout de quelques jours retrouver des serviettes plus classiques ou utiliser des culottes menstruelles. En revanche, il n’est pas possible d’utiliser de tampons ou de cup dans le mois qui suit l’accouchement à cause du risque d’infection. Ces saignements post-accouchement, aussi appelés lochies, vont durer entre 3 semaines et 1 mois.
L’épisiotomie ou déchirure périnéale
Qu’est-ce que l’épisiotomie ? L’épisiotomie est la réalisation d’une incision au niveau du périnée pendant l’accouchement dans le but d’accélérer la sortie de l’enfant pour une raison médicale ou dans un but de préservation des structures musculaires du périnée. La déchirure se fait, elle, naturellement au moment de l’accouchement. Cette épisiotomie ou cette déchirure périnéale est ensuite suturée par la sage-femme ou le médecin avec des fils résorbables (qui seront digérés par la peau en 2 ou 3 semaines). Quelques fois, cette suture peut être douloureuse. Dans ce cas, ne restez pas sans rien dire, n’hésitez pas à le signaler à la sage-femme de la maternité ou à la sage-femme qui viendra vous voir à la maison. Elle pourra retirer quelques points qui sont souvent la cause de ces douleurs.
En cas d’œdème ou d’hématome, vous pouvez appliquer de la glace sur la zone. Une épisiotomie ou une déchirure naturelle ne nécessite pas de soins spécifiques (sauf indications particulières de l’équipe médicale). Il suffit de nettoyer la zone 2 fois par jour à l’eau et au savon puis de sécher en tamponnant avec un linge propre. Il est maintenant déconseillé d’utiliser un sèche-cheveux pour sécher les points. Une fois les points partis et la peau cicatrisée (compter 2 semaines environ), il sera possible de masser doucement la zone avec de l’huile ou une crème cicatrisante pour l’assouplir.
Aller aux toilettes après l’accouchement
Les fuites urinaires après accouchement
Plusieurs choses peuvent vous faire redouter le passage aux toilettes après l’accouchement.
Il est très fréquent que vous ayez des difficultés à uriner après l’accouchement. Que vous ayez eu des points ou non sur le périnée, le passage de l’urine qui est acide sur la peau peut engendrer une sensation de brûlure très désagréable, pouvant même gêner la miction. Afin de diminuer cette sensation, n’hésitez pas à faire couler de l’eau sur la vulve en même temps que vous urinez. Pour cela vous pouvez utiliser une bouteille d’eau avec un bouchon sport ou directement un pichet en faisant couler l’eau sur votre bas ventre.
Dans les premiers jours après l’accouchement, il est normal d’avoir du mal à se retenir d’uriner ou d’aller à la selle. Cela est dû à l’étirement des fibres musculaires et la compression des nerfs qui a eu lieu pendant l’accouchement. Pas de panique, cela est souvent passager et les fuites urinaires après accouchement peuvent ne durer que 2 à 3 jours.
La constipation après accouchement
La constipation après accouchement ou du moins la crainte liée à la reprise du transit est également très commune. Rassurez-vous, il n’y a aucun risque que les points ne craquent en allant aux toilettes. Pour ramollir les selles n’hésitez pas à boire abondamment, notamment de l’eau riche en magnésium (Hepar, Contrex…). Essayez de vous installer dans la position la plus physiologique possible en vous aidant d’un petit tabouret positionné sous vos pieds.
La rééducation périnéale
Ne passez pas à côté de la rééducation périnéale, même en cas de césarienne. Nous devrions d’ailleurs plutôt parler d’éducation périnéale plutôt que de rééducation. Celle-ci est l’occasion de faire le point sur d’éventuels symptômes mais aussi d’évaluer la tonicité périnéale afin de prévenir l’apparition de symptômes. Une bonne tonicité du périnée est également importante pour une vie sexuelle épanouie. Avant de faire cette rééducation, il est recommandé de ne pas porter de charges lourdes (à l’exception de votre bébé bien sûr) afin de ne pas solliciter les ligaments et muscles qui peuvent être affaiblis.
Les hémorroïdes
Que vous en ayez souffert pendant la grossesse ou non, il est possible que des hémorroïdes apparaissent après l’accouchement. Ces hémorroïdes peuvent être relativement gênantes, d’autant plus si elles sont associées à une déchirure ou une épisiotomie.
Afin de favoriser leur résorption, n’hésitez pas à porter des bas de contention, qui permettront d’améliorer le retour veineux de cette zone. Vous pouvez également utiliser des crèmes ou suppositoires dédiés, ainsi que certains médicaments améliorant le retour veineux. Evitez de pousser pour aller à la selle. Si la douleur est importante, vous pouvez utiliser de la glace (en faisant bien attention à ne pas la mettre en contact direct avec la peau, par exemple en l’entourant dans un linge) ou consulter votre médecin qui pourra vous prescrira un traitement adapté.
Le retour de couche
Le retour de couche désigne les premières règles revenant après l’accouchement. Elles sont le signe qu’il y a eu une ovulation environ 15 jours plus tôt (et donc une possibilité de grossesse). Ce retour de couche est souvent plus abondant que les règles qui suivront. Il dure une dizaine de jours et va avoir lieu au plus tôt 45 jours après l’accouchement. Pour les femmes allaitantes, ce retour de couche peut être décalé de plusieurs mois après la naissance de l’enfant.
Les tranchées post accouchement
Ce mot un peu barbare représente les contractions, parfois très fortes, que certaines femmes vont ressentir dans les 2 ou 3 jours après l’accouchement. Ces contractions sont normales et servent à faire reprendre à l’utérus sa taille initiale. Les tranchées touchent plus souvent les femmes qui ont accouché plusieurs fois ou après une grossesse multiple, car l’utérus a été distendu de manière plus importante. Elles sont également plus fortes en cas d’allaitement car l’ocytocine produite lors de la mise au sein fait contracter l’utérus. Pour apaiser les douleurs, vous pouvez consulter votre médecin qui vous prescrira vraisemblablement des antalgiques ou des anti-inflammatoires. Il est également possible d’utiliser une bouillotte ou une technique de respiration appelée Fausse-inspiration qui aide l’utérus à retrouver sa taille initiale.
Le ventre post grossesse
Après l’accouchement, vous vous retrouvez avec un ventre tout mou, tout vide. Cela peut être difficile à vivre après avoir porté 9 mois votre enfant en vous. D’autant plus que vous ne retrouverez pas un ventre « plat » tout de suite ! Les jours suivant l’accouchement, l’utérus a encore la taille qu’il avait à 4/5 mois de grossesse. Il faudra environ 15 à 30 jours pour qu’il retrouve une taille « normale ».
La peau du ventre, quant à elle, a été étirée pendant 9 mois et des vergetures ont pu apparaître. S’il est possible d’atténuer l’aspect de ces vergetures post partum, elles ne disparaîtront pas complètement. Afin d’aider la peau à retrouver sa tonicité, il est possible de continuer à la masser avec de l’huile. Par contre, les réserves de graisse que votre corps fait naturellement pendant la grossesse sont en partie localisées à cet endroit et elles mettront plusieurs mois à être consommées.
Pour renforcer la sangle abdominale qui a été très sollicitée pendant la grossesse, il est conseillé de faire la rééducation abdominale. Elle est à réaliser après la rééducation du périnée (ou quelquefois en même temps) avec un kinésithérapeute.
La chute de cheveux post partum
Après avoir profité d’une chevelure magnifique pendant la grossesse, vous les perdez maintenant par poignées. Peut-être vous paraissent-ils également ternes ou plus cassants. Ce phénomène très fréquent en post-accouchement est lié aux modifications hormonales importantes ayant lieu dans votre corps. Cette perte de cheveux post-partum peut se produire soit juste après l’accouchement, soit au cours de l’allaitement, voire pour certaines lors de son arrêt. Si la perte de cheveux est très conséquente, vous pouvez aborder le sujet avec un professionnel de santé, qui pourra rechercher d’autres causes favorisantes.
La reprise de la vie sexuelle
Il n’est pas nécessaire de prendre un rendez-vous avec votre médecin ou votre sage-femme afin de vérifier que tout soit en ordre ! Vous pouvez reprendre des rapports quand bon vous semble.
Pour les premiers rapports, prenez votre temps et utilisez éventuellement du lubrifiant afin de pallier la sécheresse vaginale qui est normale en post-accouchement et notamment en cas d’allaitement. Si vous avez eu des points au niveau du périnée et que vous ressentez une gêne sur la cicatrice lors de la pénétration, massez la zone avec de l’huile tous les jours pour assouplir la peau.
Les sensations seront très probablement différentes de ce que vous connaissiez avant, mais ne vous inquiétez pas, cela évoluera au fil du temps et avec la rééducation périnéale. N’hésitez pas à poser vos questions à votre praticien, qui saura vous proposer des solutions adaptées.
Et au niveau psychologique ?
Le baby blues
La période du post-accouchement mêlant à la fois fatigue, changements corporels, nouvelles responsabilités, changement de rythme familial et tout un tas d’autres choses, il est normal de se sentir dépassée, pas à la hauteur. Ajoutez à cela des modifications hormonales importantes et voilà la recette du baby blues.
Alors que les premières 48 heures après la naissance vous vous sentez encore dans une bulle, que votre bébé est tout tranquille, c’est très souvent le 3ème jour après la naissance du bébé que le baby blues arrive.
En lien avec la chute des hormones de grossesse, il se manifeste par un état de déprime passager, des larmes faciles, une irritabilité démesurée pour de petites choses. Vous-même aurez du mal à comprendre ce qui vous arrive. Alors que vous devriez être heureuse, vous pleurez et vous sentez inconsolable.
Cet état est propre à chaque femme et ne sera pas identique de l’une à l’autre. De plus, toutes les femmes ne vivront pas ce baby-blues.
Alors que faire ? N’hésitez pas à verbaliser ce qui vous inquiète ou vous angoisse, même si certaines peurs vous paraissent incongrues (vous verrez que vous n’êtes pas la seule à les vivre !), vous ne savez même pas pourquoi vous pleurez ou vous sentez énervée. Trouvez l’interlocuteur en qui vous avez confiance pour vous décharger de tout cela : conjoint, famille, amies, sage-femme, psychologues, PMI.
Le baby blues peut durer jusqu’à 15 jours, le temps de s’adapter à tous ces changements.
La dépression post partum
Si cet état de déprime ou de mal-être persiste plus de 15 jours, parlez-en à votre professionnel de santé. Sachez aussi que chaque maternité propose des consultations avec un ou un.e psychologue spécialisé.e en périnatalité, n’hésitez pas à les contacter. Vous pouvez également vous tourner vers des associations comme l’association maman-blues.
La naissance d’un enfant est également la naissance d’une mère, la naissance de parents. Il faut se laisser le temps de s’adapter, de s’habituer, de s’apprivoiser et de se construire en tant que famille.
Le corps de la femme après accouchement
Pour conclure, la période du post-accouchement est une période de grands chamboulements pour la femme. Elle doit à la fois devenir mère, répondre aux besoins de son nouveau-né et s’adapter à des changements corporels et hormonaux très rapides. Il faut donc laisser le temps au temps, le temps au corps d’évoluer, de cicatriser, de retrouver sa tonicité ligamentaire, musculaire, de reprendre son cycle hormonal…
La patience est le maître-mot de cette période. Et si certains de ces désagréments deviennent trop importants, votre médecin, gynécologue ou sage-femme pourront sans aucun doute vous apporter les meilleures solutions pour vous.
Nous nous engageons à ce que les plantes entrant dans la composition de leurs produits soient cultivées et récoltées par des agriculteurs engagés dans une démarche de qualité et de respect de l’environnement.