Les bases de la santé de l’enfant par le Dr. Julien SCANZI

1. Avoir une alimentation saine

Premier pilier indétrônable et la plus importante des bases de la santé de l’enfant : l’alimentation. C’est la base de la bonne santé d’un enfant (et d’un adulte bien entendu). Seulement, en tant que parents, vous vous sentez perdus, au milieu de tous ces différents “régimes”. Faut-il manger sans gluten ? Sans produits laitiers ? Cru ? La meilleure réponse possible est de faire découvrir à votre bout de chou une alimentation la plus variée et vraie possible.

L’allaitement maternel pour débuter

Après l’allaitement, maternel idéalement, la diversification alimentaire se met en place progressivement, au rythme de l’enfant. Cela permet à la fois de construire son système digestif et son immunité en douceur et de façon solide. Nous attirons votre attention sur les points suivants.

Une alimentation saine et vraie

Proposez à votre bébé une alimentation saine, avec des produits vrais, bruts, frais, variés et autant que possible locaux et de qualité biologique. Des repas diversifiés permettent d’assurer tous les apports nécessaires à la croissance de votre enfant : protéines (animales et végétales), glucides (les moins raffinés possible, en privilégiant les sucres complets et les fruits), lipides (oméga-3, 6, 9), vitamines, minéraux, oligo-éléments. Limiter les aliments industriels ultra-transformés riches en additifs de toutes sortes.

Aucune exclusion alimentaire

Sauf pathologie particulière nécessitant une éviction, il est déconseillé d’exclure un type d’aliment en particulier. Ainsi, faites consommer du gluten à votre enfant, de manière modérée. Comment ? En variant les céréales que vous lui proposez. Réduisez les pâtes et le riz et faites -lui découvrir le quinoa, le millet, le sarrasin, l’amarante, mais aussi la pomme de terre, la patate douce, la banane plantain, etc. Même chose pour les produits laitiers, mais choisissez-les de qualité, et variez entre ceux de vache, de brebis, de chèvre.

L’intérêt de la mastication

Sensibilisez-le dès le début de la diversification à l’importance de la mastication. C’est primordial pour une bonne digestion ainsi que pour ses mâchoires, ses dents et ses gencives. Elles seront plus musclées et plus fortes et ses dents pousseront mieux. 

L’importance de l’eau

N’oubliez pas l’eau ! Elle est essentielle car c’est la principale composante de notre organisme. Un enfant entre 4 et 8 ans devrait boire environ un litre d’eau par jour. Optez pour une gourde et faites-le participer pour qu’il prenne l’habitude de penser à son hydratation.

2. Pratiquer une activité physique régulière

On le sait tous, bouger (marcher ou pratiquer une activité physique plus intense de façon régulière) est bénéfique pour la santé, et cela dès le plus jeune âge ! Dès ses premiers mois, favorisez une motricité libre. Laissez explorer votre nourrisson. Installez-le sur un tapis ou une couverture ou parfois à même le sol. Il sera libre de ses mouvements et pourra partir à l’aventure ! À lui les retournements, le quatre pattes, puis les déplacements en rampant !

Plus tard, encouragez votre enfant à pratiquer une activité sportive régulière. Outre les bienfaits physiques (conservation d’un poids de santé, développement de la musculature, préservation des os et articulations, drainage des toxines, régulation du stress, stimulation de l’immunité…), il apprendra également les valeurs véhiculées par le sport. Il découvrira également le respect des règles, des contraintes et des autres tout en se confrontant à ses émotions. Petit à petit, il construira sa propre identité et gagnera en maturité.

La clé est de le laisser choisir le sport qu’il ou elle souhaite pratiquer. Attention cependant à ne pas multiplier les différentes disciplines pour ne pas surcharger son emploi du temps (et le vôtre !).

3. Assurer un bon sommeil réparateur

Le sommeil est primordial pour un tout petit. Vous comprenez aisément en quoi il fait partie des bases de la santé de l’enfant. En plein apprentissage, son cerveau a de grandes quantités d’informations à trier au quotidien et à enregistrer. Cela se déroule pendant le sommeil. C’est aussi un moment clé pour le corps pour évacuer les tensions, physiques et émotionnelles, mais aussi assimiler ce qu’il a mangé et éliminer les déchets. De plus, c’est au cours de la nuit qu’est fabriquée l’hormone de croissance. Votre enfant en a besoin pour bien grandir et pour son système immunitaire. 

Combien de temps a-t-il besoin de dormir ? En moyenne, la National Sleep Foundation, a évalué les durées suivantes par jour :

• entre 0 et 3 mois : 14 à 17 h ;
• entre 4 et 11 mois : 12 à 15 h ;
• de 1 à 2 ans : 11 à 14 h ;
• de 3 à 5 ans : 10 à 13 h ;
• entre 6 et 13 ans : entre 9 et 11 h.

Vous éprouvez des difficultés pour l’endormissement de votre petit ? Voici quelques conseils :

• évitez autant que possible les écrans, surtout en fin de journée ;
• favorisez une activité physique chaque jour pour qu’il se dépense ;
• proposez-lui un dîner léger, tôt ;
• préparez un espace de sommeil calme, aéré, bien rangé, avec une température comprise entre 18 et 20°C ;
• un rituel de coucher avec la lecture d’une histoire, un câlin, dans une ambiance détendue où vous êtes pleinement disponible pour lui ;
• un coucher entre 20h et 20h30.

4. Vivre dans un environnement sain et limiter les écrans

Que signifie un environnement sain et quel lien avec les bases de la santé de l’enfant ? Cela veut dire un cadre de vie avec une exposition moindre aux différents écrans, et aux substances chimiques. 

Les substances polluantes et les perturbateurs endocriniens

Sans compter la pollution environnementale extérieure, nous sommes exposés quotidiennement à différentes substances polluantes : solvants, peintures, conservateurs chimiques, produits ménagers, retardateurs de flamme, plastiques, etc… On parle souvent de ces substances comme de “perturbateurs endocriniens” car ils peuvent interférer avec le système hormonal des enfants (et des adultes) avec comme conséquences possibles une puberté précoce, une infertilité, des problèmes de thyroïde… Il ne s’agit pas de vous inquiéter mais simplement de vous prévenir. Dans ce but, nous vous invitons à privilégier des appareils de cuisson douce, des boîtes de rangement en verre, des produits ménagers naturels, des ustensiles de cuisine en matières naturelles, des casseroles en inox ou en fonte. Par ailleurs, pensez à bien aérer votre intérieur chaque jour 15 à 20 min minimum. Vous pouvez également placer des plantes dépolluantes dans vos pièces.

Les écrans

Il est déconseillé d’utiliser les écrans avant l’âge de 3 ans. On peut se référer à la règle des 3-6-9-12 élaborée en 2007 par Serge Tisseron, psychiatre, docteur en psychologie, membre de l’Académie des technologies. Selon lui :

• avant 3 ans, “jouer avec votre enfant est la meilleure façon de favoriser son développement” ;
• de 3 à 6 ans, “je fixe des règles claires sur les temps d’écran. Je respecte les âges indiqués pour les programmes.” ;
• de 6 à 9 ans, “je fixe des règles claires sur le temps d’écrans, et je parle avec lui de ce qu’il y voit et fait” ;
• de 9 à 12 ans ,l’enfant a le droit de consulter Internet, seul ou accompagné selon la volonté des parents, qui fixent également un temps global d’écrans. Il peut également y avoir une discussion sur la possibilité d’avoir un téléphone portable et dans quel cadre ;
• après 12 ans, l’enfant consulte Internet seul et discute avec ses parents de ce qu’il voit.

Retrouvez tous les détails des 3-6-9-12.

5. Vivre et accompagner ses émotions

De la même manière qu’un enfant apprend à marcher, à parler puis plus tard à lire ou à écrire, il fait l’apprentissage des émotions. Il est aujourd’hui prouvé que notre cerveau a une intelligence intellectuelle mais aussi émotionnelle. Et on sait à quel point les émotions peuvent influencer la santé physique et psychique d’une personne. Alors comment accompagner son enfant dans ses émotions ?

Un apprentissage progressif

Son apprentissage est progressif. Il va dans un premier temps apprendre à reconnaître son émotion, puis la nommer, l’exprimer et ensuite comprendre ce qui l’a provoquée. Par la suite, il sera en mesure de mettre en place des techniques pour la traverser avec plus de sérénité.

Le rôle déterminant des parents

En tant que parents, vous avez un rôle clé à jouer, tout d’abord en étant toujours à l’écoute de votre enfant. Ensuite en faisant preuve d’empathie et de bienveillance. Cela assurera un bon développement au cerveau de votre progéniture et une sécurité émotionnelle et affective. N’hésitez pas à le rassurer, lui expliquer ce qui se passe quand il se met en colère, lui faire des câlins dès qu’il en a besoin. Vous pouvez l’aider en lui faisant associer l’émotion qui correspond au ressenti, comme la colère signale un besoin qui n’a pas été respecté. Nous pouvons aussi prendre l’exemple de la tristesse en cas de manque ou encore de la peur face à un danger.

N’hésitez pas à lui apprendre des techniques de respiration et à lui offrir des livres sur les émotions. Il en existe beaucoup aujourd’hui. Sachez que si les émotions sont présentes dès la naissance, un enfant n’est en mesure de les “gérer” que vers l’âge de 6 ou 7 ans.