La place de l’entourage dans l’allaitement
En France, il est commun d’entendre parler de l’allaitement maternel, de cet attachement, ce lien créé entre la mère et son bébé pendant les premiers mois de vie. Mais qu'en est-il du co-parent et de l'entourage proche ? Comment peuvent-ils trouver leur place auprès du nouveau-né ? Quel est leur place pendant l’allaitement ?
Une question de culture
La place du (de la) conjoint(e) dans l’allaitement
L’entourage en soutien
Une question de culture
Avant même la naissance de bébé, 75% des mères considèrent l’opinion du (de la) conjoint(e) (de la famille en général) importante dans la décision d’allaiter ou non (La Leche League). Celui-ci (celle-ci) a déjà une influence importante sur le démarrage de l’allaitement et il en aura une plus tard pour sa poursuite.
Cependant, dans la société occidentale, il est courant d’entendre que « l’allaitement exclut le partenaire » ! Ainsi beaucoup de mères souhaitant allaiter témoignent du fait de ne pas l’avoir fait suite au désaccord du partenaire.
Plusieurs comportements de la part de l’entourage sont ainsi rapportés :
*Acceptation et reconnaissance du fait que la partenaire décide d’allaiter leur enfant.
*Doutes sur cette pratique en raison d’un sentiment d’exclusion dans sa relation avec bébé lors de ses premiers mois.
*Frustration car désir de nourrir également le bébé.
*Dans certains cas, présence d’un sentiment de jalousie envers le bébé par rapport à la création du lien mère-enfant.
Sachez pourtant que l’allaitement n’est pas une compétition entre les parents mais un travail d’équipe ! Plus les conjoints s’investissent pour répondre aux besoins de l’enfant et créent une relation d’attachement tous les trois, plus cela rayonne de manière positive sur l’allaitement. Notez également que les allo-parents, à savoir ces personnes de l’entourage qui tisseront un lien fort avec lui à l’avenir, ont également un rôle à jouer.
La place du (de la) conjoint(e) dans l’allaitement
Accompagnement et soutien de la maman
Avant l’accouchement, afin d’être un acteur à part entière de l’allaitement de bébé, le (la) conjoint(e) peut s’informer sur l’allaitement (prise au sein, problèmes courants rencontrés par la maman, rythme du bébé, lactation…) afin de pouvoir aider la maman au début de cette aventure. Il (elle) pourra participer également aux séances pré-natales aux côtés de sa compagne et ainsi discuter de ce sujet avec elle.
Selon le pédiatre et psychanalyste britannique Winnicott, le rôle du (de la) conjoint(e), pendant les premiers mois de vie de bout d’chou, est aussi de protéger la mère et le bébé « contre tout ce qui tend à s’immiscer dans le lien existant entre eux », en les protégeant par exemple de personnes trop critiques quand bien même elles sont souvent bien intentionnées.
Pour finir, le point le plus important, le (la) conjoint(e) est indispensable pour renforcer la confiance de la maman en elle-même, surmonter les éventuelles difficultés de l’allaitement sera alors plus aisé. Le soutien moral à la maman allaitante par des actes de bienveillance, sans jugement, est essentiel pour l’aider dans la poursuite de son allaitement. Cela peut s’illustrer par programmer un rendez-vous chez un spécialiste, l’y accompagner et poser ses propres questions.
Un bébé ne fait pas que manger !
L’allaitement n’empêche pas la proximité physique du (de la) conjoint(e) avec son bébé et donner un biberon n’est pas la seule manière de créer du lien ! Il existe un tas d’autres façons d’interagir avec son enfant !
Certes moins attrayant que donner à manger, changer les couches et donner le bain à bébé sont également des manières de créer des moments privilégiés avec l’enfant, mais n’oublions pas le portage, les bercements et des câlins.
En parlant de câlins, un bon moyen de partager un lien fort avec bébé est le peau à peau, ces petites ou longues séances de câlins à faire dans le lit, dans un fauteuil ou en portage !
Le (la) conjoint(e) peut aussi s’occuper du coucher de bébé, mais aussi du réveil. Lorsque bébé pleure et demande le sein, il (elle) peut l’emmener auprès de sa mère pour la tétée. Il (elle) pourra aussi à la fin de celle-ci lui faire faire son rot !
L’entourage en soutien
Les allo-parents
Les premières semaines, voire les premiers mois sont très fatigants pour la maman allaitante. La libérer des tâches ménagères ou prévoir une aide pour la maison sont donc quelque chose que le (la) conjoint(e) ainsi que l’entourage peuvent faire afin de soulager la mère. Si sa charge mentale est réduite, elle pourra à la fois davantage se consacrer à son bébé et récupérer de son accouchement.
Il est sûr aussi que la nouvelle maman sera plus que ravie de déguster un bon petit repas fait par sa famille ou ses amis… Alors à vos fourneaux !
Dans le cas où le bébé aurait des frères et sœurs, l’entourage pourra soulager la petite famille en s’occupant des enfants pour que la maman puisse se reposer.
L’allaitement n’est donc pas que maternel, il n’est pas qu’une histoire entre la mère et le bébé mais une aventure familiale car toute la famille est « un facteur important en jeu dans le succès de l’allaitement » (Noirhomme-Renard et al., 2015), et le conjoint est« un acteur-clé du soutien de la femme allaitante » (Wagner et al., 2011).
Article édité par Carole Hervé – Consultante en lactation IBCLC
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